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Réunion régionale de Winnipeg
(31 août 2016)

Le 31 août 2016, l’honorable Patty Hajdu, ministre de la Condition féminine, a tenu une table ronde à Winnipeg (au Manitoba). Cette table ronde faisait partie d’un vaste processus de dialogue avec les parties intéressées au pays, processus qui a pour but d’éclairer l’élaboration de la stratégie fédérale contre la violence fondée sur le sexe. Plus de renseignements à ce sujet.

Cette table ronde sur la VFS s’est concentrée sur les enjeux propres au Manitoba, à la Saskatchewan et à l'Alberta. Une vingtaine de personnes y ont participé. Provenant d’organismes non gouvernementaux, d’associations professionnelles, de conseils consultatifs provinciaux et d’universités, ces personnes travaillaient dans les domaines suivants : soutien aux membres de la communauté allosexuelle (c.-à-d. lesbiennes, gais, personnes bisexuelles, transgenres, de genre non conforme ou en questionnement quant à leur orientation sexuelle ou identité de genre), aux personnes bispirituelles, aux femmes autochtones, aux femmes francophones, aux nouvelles arrivantes, de même qu’aux nouvelles arrivantes et nouveaux arrivants; agressions sexuelles; prévention en milieu scolaire; et mobilisation des hommes et des garçons.

L’honorable Rochelle Squires, la ministre responsable de la Condition féminine au Manitoba, et des fonctionnaires des gouvernements du Manitoba, de l’Alberta et de la Saskatchewan ont également participé à cette réunion.

Points saillants

On trouvera ci-dessous un résumé des discussions. S’agissant d’un résumé, il ne rend bien sûr pas compte de tous les propos; il n’y avait pas forcément consensus sur les points recensés ci-dessous.

Voici quelques-unes des considérations régionales qui ont été soulevées par les personnes présentes :

  • l’accès aux services en région rurale et éloignée, ainsi que la crainte de signaler des incidents et la méconnaissance des services offerts;
  • des difficultés d’accès aux services lorsque les personnes se déplacent et que les services relèvent plus du même gouvernement.

Les personnes présentes ont échangé au sujet des besoins et du vécu de populations particulièrement vulnérables à la VFS. Selon elles, il faut :

  • Intégrer le savoir culturel aux programmes courants afin de tenir compte du fait que les femmes autochtones, qui enregistrent un taux élevé de violence, sont les moins susceptibles d’avoir accès aux services. Il est également nécessaire de se pencher sur les facteurs systémiques qui rendent les femmes autochtones plus vulnérables à la violence.
  • Aider les immigrantes à composer avec la stigmatisation dont elles sont victimes de la part de leur communauté culturelle, stigmatisation qui accentue la difficulté de demander de l’aide. Il y a eu une augmentation des signalements de violence dans les fréquentations et de violence fondée sur le sexe par des étudiantes étrangères sur les campus du Manitoba.
  • Les personnes vivant dans des collectivités rurales et éloignées se heurtent à des obstacles supplémentaires parce que, pour avoir accès à des services, elles doivent se rendre dans un centre urbain et recommencer leur vie sans pouvoir compter sur un réseau social de soutien.
  • Accroître la disponibilité des services qui répondent aux besoins de la communauté allosexuelle.

Des lacunes ont été cernées et on a recommandé certaines mesures pour y remédier :

  • Modifier le discours public et y inclure les hommes. On ne porte pas assez d’attention à ceux qui commettent les actes de violence.
  • Accroître la recherche et améliorer les données en cherchant notamment à uniformiser la terminologie pour favoriser la création de données statistiques plus complètes.
  • Éliminer les obstacles supplémentaires auxquelles font face les personnes vivant à l’extérieur de leur province de résidence.
  • Offrir aux prestataires de services une formation sur la prise en compte des traumatismes, et les aider à composer avec l’usure de compassion.
  • Offrir aux femmes le soutien d’une personne lors des signalements à la police ou d’une procédure judiciaire.
  • Offrir un soutien réaliste du point de vue du temps – la violence ne se produit généralement pas pendant les heures de travail et les problèmes ne sont pas résolus en 30 jours.

Les suggestions des participantes et participants pour tirer parti de ce qui fonctionne déjà :

  • Davantage de liens entre les prestataires de services, notamment au regard du partage de l’information.
  • Veiller à ce que les organismes grand public s’associent à des organismes autochtones, car la plupart des fonds destinés à remédier aux problèmes vécus par les femmes autochtones vont aux organismes grand public.
  • Intervenir tôt auprès des enfants pour commencer leur éducation sexuelle et s’assurer qu’une fois adultes, elles et ils auront une information juste sur ce sujet ainsi qu’une image positive des femmes et de l’allosexualité, de manière à remplacer la culture du viol par une culture du consentement.
  • Offrir une formation aux professionnels, notamment confier au programme des infirmières-examinatrices le mandat de renforcer les capacités, et offrir une formation aux membres de petites collectivités.
  • Travailler avec des hommes pour les exposer à des stratégies positives pour eux-mêmes et pour leurs enfants.
  • Offrir des programmes permettant d’offrir un soutien financier souple et immédiat aux victimes lorsqu’elles sont en crise – par exemple, pour pouvoir payer une chambre d’hôtel à une victime jusqu’à ce qu’un lit se libère dans un refuge.

Dans l’ensemble, les personnes présentes ont souligné que la stratégie fédérale devrait tenir compte des aspects suivants :

  • La violence fondée sur le sexe est distincte de la violence conjugale.
  • Il est nécessaire de se pencher sur ces questions dans tous les secteurs, et de manière concertée.
  • Ce ne sont pas toujours les nouveaux modèles qui offrent des solutions. Il est parfois plus efficace d’exploiter et d’appliquer à plus large échelle des modèles qui ont fait leurs preuves.
  • Il faut un changement à l’échelle de la société, comme celui qui s’est produit autour de l’alcool au volant et du tabagisme. Il faut débattre de ces questions à l’échelle nationale et communautaire.
  • Ce travail est important et mérite de recevoir un financement stable.
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