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Table ronde régionale de Halifax
(28 juillet 2016)

Le 28 juillet 2016, l'honorable Patty Hajdu, ministre de la Condition féminine, a tenu une table ronde à Halifax (Nouvelle-Écosse). Cette table ronde faisait partie d'un vaste processus de dialogue avec les parties intéressées au pays, processus qui a pour but d'éclairer l'élaboration de la stratégie fédérale contre la violence fondée sur le sexe. Plus de renseignements à ce sujet.

Cette table ronde s'est concentrée sur les enjeux propres aux provinces atlantiques. Une vingtaine de personnes y ont participé. Provenant d'organismes non gouvernementaux, d'associations professionnelles, de conseils consultatifs provinciaux et d'universités, ces personnes travaillaient dans les domaines suivants : soutien aux membres de la communauté allosexuelle (c.-à-d. lesbiennes, gais, personnes bisexuelles, transgenres, de genre non conforme ou en questionnement quant à leur orientation sexuelle ou identité de genre), aux personnes bispirituelles, aux femmes autochtones, aux Néo-Écossaises de race noire, aux femmes francophones, aux nouvelles arrivantes, de même qu'aux personnes migrantes ou immigrées; agressions sexuelles; prévention en milieu scolaire; et mobilisation des hommes et des garçons.

L'honorable Joanne Bernard, ministre responsable du Conseil consultatif sur la condition féminine de la Nouvelle-Écosse et des fonctionnaires provinciaux du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard ont également participé à cette rencontre.

Points saillants

On trouvera ci-dessous un résumé des discussions. S'agissant d'un résumé, il ne rend bien sûr pas compte de tous les propos; il n'y avait pas forcément consensus sur les points recensés ci-dessous.

Voici quelques-unes des considérations régionales qui ont été soulevées par les personnes présentes :

  • Les prestataires de services doivent composer avec des cas de plus en plus complexes, notamment avec un nombre croissant de femmes cherchant de l'aide, et qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale, de toxicomanie et de violence.
  • Les régions rurales et éloignées ont peu de services, par exemple il est difficile d'y avoir accès à du transport ou à des services de garde.
  • Les services de traduction sont limités pour les francophones et les personnes immigrantes.
  • Les services en français adaptés à la culture acadienne sont rares.
  • Il y a une augmentation de la violence fondée sur le sexe parmi les personnes âgées. Cette tendance risque de se poursuivre étant donné que la population de l'Atlantique continue de vieillir. Les traumatismes liés à ce type de violence peuvent interagir avec d'autres problèmes, par exemple la démence.
  • Il est important de se pencher sur l'intersection du genre et des handicaps, car la Nouvelle-Écosse enregistre le taux le plus élevé de personnes en situation de handicap.

Les personnes présentes ont échangé au sujet des besoins et du vécu de populations particulièrement vulnérables à la VFS. Selon elles, voici ce qu'il faut :

  • Les femmes autochtones ont besoin de lieux sûrs où l'on reconnaît les effets de la colonisation. Il faut forger des partenariats stratégiques entre les services généraux et ceux qui s'adressent spécifiquement aux Autochtones, afin d'assurer que ceux-ci bénéficient de services appropriés, respectueux de leur culture, à l'intérieur comme à l'extérieur des réserves. Cela nécessite une sensibilisation des professionnelles et professionnels aux droits des femmes autochtones. Ces dernières doivent au moins être consultées quand les réserves prennent des décisions relativement aux services mis à leur disposition et à celle des enfants.
  • Les personnes néo-écossaises de race noire doivent pouvoir compter sur des services adaptés aux particularités culturelles. Ces services doivent reconnaître que l'expérience de la VFS est influencée par le racisme et par le manque de confiance envers les autorités.
  • Le taux de violence est extrêmement élevé parmi les femmes transsexuelles, mais elles hésitent à faire appel à la police, car elles ont peur d'être encore plus humiliées.
  • La violence conjugale est encore cachée chez les couples homosexuels; il faut promouvoir des modèles sains de relation auxquels les couples homosexuels pourraient s'identifier.
  • L'expérience des immigrantes peut être influencée par le système d'immigration. Des politiques comme la résidence permanente conditionnelle et les prêts de voyage rendent les immigrantes plus vulnérables à la violence.
  • Il y a une hausse de la violence dans les fréquentations chez les jeunes, qui sont également souvent la cible de cyberviolence.

Des lacunes ont été cernées et on a recommandé certaines mesures pour y remédier :

  • Offrir de l'aide juridique de première ligne aux femmes qui ont recours au système judiciaire.
  • Recueillir des données plus adaptées et plus complètes, notamment sur la manière dont la VFS est vécue par différents segments de la population.
  • Apporter des solutions aux problèmes posés par les nouvelles technologies; en effet, ces problèmes ne touchent pas que les jeunes : les femmes mûres sont aussi exposées à la violence sur les sites de rencontre en ligne et sur d'autres plateformes.
  • Reconnaître que la violence fondée sur le sexe peut devenir assimilable à de la torture (torture par des acteurs non étatiques) et que les victimes de cette forme de violence ont des besoins différents des autres.
  • Les services aux personnes survivantes et contrevenantes devraient adopter une approche qui tient compte des traumatismes.
  • Il faut normaliser les interventions et la formation, y compris dans le secteur des soins de santé, des services policiers et de la justice.
  • Les services spécialisés doivent être associés à des services plus holistiques, capables de répondre à tous les besoins des personnes survivantes, y compris de les aider à composer avec les autres formes de violence dans leur vie.
  • Il faut davantage renseigner les femmes sur la loi et sur les services mis à leur disposition.

Les suggestions des participantes et participants pour tirer parti de ce qui fonctionne déjà :

  • L'une des mesures les plus importantes à prendre est la suivante : créer un contexte permettant d'utiliser des approches concertées, pas seulement entre les prestataires de services, mais également entre tous les organismes communautaires qui peuvent jouer un rôle en matière de lutte contre la VFS.
  • Le gouvernement fédéral devrait contribuer davantage au financement de la recherche et à l'évaluation factuelle des différentes approches.
  • Lutter contre la violence pendant tout le cycle de vie, depuis la prime enfance jusqu'à la vieillesse.
  • Traiter la technologie comme une ressource constructive qui autonomise les jeunes, leur permet de se mobiliser et leur sert à susciter des changements sociaux.
  • Miser sur des modèles holistiques qui rassemblent tous les partenaires. Ainsi, les survivantes n'ont pas à passer d'un organisme à l'autre pour répondre à leurs différents besoins. Elles peuvent plutôt se rendre à un seul endroit, où on leur offrira plusieurs services, ou avoir accès à un guichet unique où on les aiguillera vers tous les services appropriés pour satisfaire leurs besoins.
  • Étendre le modèle des infirmières examinatrices en matière d'agression sexuelle.
  • Reconnaître le rôle des écoles comme foyers de transformation culturelle et y offrir par conséquent des activités de prévention. Les pratiques exemplaires incluent enseigner aux enfants quels sont leurs droits, comment entretenir des relations saines et comment transmettre leurs apprentissages à d'autres.
  • Faire participer les hommes et toute la collectivité à la prévention, y compris offrir une formation sur les mesures à prendre quand on est témoin de violence.
  • Continuer à soutenir le travail auprès des personnes contrevenantes pour aider celles-ci à assumer la responsabilité des violences commises contre leurs victimes.

Dans l'ensemble, les personnes présentes ont souligné que la stratégie fédérale devrait tenir compte des aspects suivants :

  • La responsabilité du dossier de la VFS est partagée avec les provinces, mais le gouvernement fédéral doit agir comme chef de file.
  • Les problèmes de logement et la pauvreté empêchent beaucoup de femmes d'échapper à la violence qu'elles vivent.
  • Il faut tenir compte des besoins particuliers des populations vulnérables.
  • Pour être efficaces, les solutions doivent être centrées sur les victimes et non sur les personnes contrevenantes.
  • Le système judiciaire n'est que l'un des aspects d'un modèle d'intervention efficace, car les solutions vont bien au-delà des condamnations criminelles.
  • Le changement passe par le partenariat et la concertation.
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